Quand on achète un terrain ou un logement, ou qu’on se lance dans un projet de construction, il y a un certain nombre de documents à passer en revue. Le DPE, ou Diagnostic de Performance Énergétique, en fait partie. Il est même devenu incontournable. Depuis sa réforme en 2021, ce document est plus fiable, plus précis, et surtout plus utile pour anticiper les dépenses énergétiques d’un bien. Encore faut-il savoir bien le lire. Dans cet article, on vous aide à comprendre les étiquettes énergie et climat, à repérer les informations importantes, et à tirer les bonnes conclusions selon votre projet.
Le DPE a été mis en place pour donner une estimation claire de la consommation énergétique d’un logement, mais aussi de son impact environnemental (notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre). Il est obligatoire dans tous les cas de vente ou de location, et il est valable pendant dix ans (sauf si des travaux importants viennent modifier les performances du bâtiment entre-temps). Il doit être réalisé par un diagnostiqueur certifié, et repose depuis 2021 sur une méthode de calcul plus fiable, indépendante des factures des anciens occupants. C’est donc un outil d’évaluation, mais aussi un levier pour améliorer un bien existant ou guider une construction neuve vers des standards plus performants.
Quand on regarde un DPE, deux éléments sautent aux yeux : les fameuses étiquettes multicolores. Elles donnent une note de A à G, à la manière des appareils électroménagers. Mais il y en a deux différentes, et chacune donne une information bien précise.
C’est celle que tout le monde connaît. Elle mesure la consommation d’énergie primaire d’un logement, en kWh/m²/an. Elle prend en compte le chauffage, l’eau chaude et parfois la climatisation.
Voici les seuils de classement :
- Classe A ≤ 70 kWh/m²/an
- Classe B de 71 à 110 kWh/m²/an
- Classe C de 111 à 180 kWh/m²/an
- Classe D de 181 à 250 kWh/m²/an
- Classe E de 251 à 330 kWh/m²/an
- Classe F de 331 à 420 kWh/m²/an
- Classe G >420 kWh/m²/an
Plus la lettre est proche de A, plus le logement est économe en énergie.
Souvent un peu moins regardée, elle est pourtant tout aussi importante. Elle mesure les émissions de gaz à effet de serre du logement, en kg CO₂/m²/an. Autrement dit, son impact sur le climat. Le classement fonctionne de la même manière, de A (faible émission) à G (forte émission). Depuis la réforme du DPE, c’est la moins bonne des deux étiquettes qui définit la note finale du logement.Un logement peut donc être bien isolé et consommer peu d’énergie (classe B), mais être chauffé au fioul ou au gaz, et donc être mal noté côté climat (classe E). Il sera alors classé E au global.
Au-delà des étiquettes, le DPE est un document assez complet. On y trouve :
Les infos de base sur le bien (adresse, surface, date de construction…)
Une description des équipements (chauffage, eau chaude, ventilation…)
Une estimation des dépenses annuelles d’énergie, en euros
Des conseils de travaux pour améliorer la performance
Un classement global, et parfois une mention “passoire énergétique” (pour les classes F ou G).
C’est donc un bon point de départ pour estimer le confort d’un logement, anticiper des travaux ou même négocier un prix.
Quand on achète un logement ou un terrain avec une maison à démolir, le DPE peut aider à estimer les coûts futurs liés à l’énergie. Il permet aussi de savoir si des travaux sont à prévoir rapidement (changement de chaudière, isolation, etc.).Dans l’immobilier neuf, il permet de valoriser un projet en garantissant des performances élevées, ce qui est de plus en plus recherché par les acheteurs.
Avec la loi Climat et Résilience, les logements mal notés (classes F et G) sont dans le viseur. À partir de 2025, ils seront progressivement interdits à la location. En 2028, ce sera au tour des logements classés F, puis ceux classés E à partir de 2034. Cela veut dire qu’un DPE en mauvaise posture peut devenir un vrai frein à la vente ou à la mise en location, voire obliger à faire des travaux parfois coûteux.
Le DPE n’est pas un document à prendre à la légère. Il donne une vraie photographie de la performance énergétique d’un logement, et peut avoir un impact concret sur un achat, un projet de construction, ou même la rentabilité d’un investissement.Que vous soyez en train d’acheter un terrain, de vendre une maison ou de réfléchir à un futur programme immobilier, prendre le temps de bien lire une fiche DPE peut vous éviter bien des surprises… et vous aider à faire les bons choix.